Le panneau à l'entrée de la rue rappelle que depuis sa création, ce lieu a toujours été lié à des activités de police et de torture.
Cette rue est à deux pas de la cathédrale !
Sur la façade d'entrée, sous la forme d'empreintes digitales, une liste infinie de noms et prénoms des disparus.
C'est l'exploitation des négatifs archivés dans ce centre D2 qui a permis l'exploitation des données. Et comme dans tous les lieux de mémoire en Argentine, un appel permanent est fait à la collecte de documents (lettres, photos, documents officiels, objets, etc.).
A longueur de journée, un film reproduit lettre par lettre les PV d'interrogatoire, retrouvés sur place.
Dans la salle d'identité qui recensent les jeunes et femmes enceintes disparues, on voit les fiches avec le nom, date de naissance, photo de face et de profil. C'est d'autant plus difficile à regarder que les photos sont "maladroites". On essaie de montrer la personne en cachant plus ou moins ses marques de torture. On voit par exemple la main du policier avec le bandeau qu'il va remettre sur le prisonnier, ou plus sordide le sac qui lui recouvrira la tête sitôt la photo prise.
Tous ces jeunes sont de notre génération, toutes et tous nés entre 1945 et 1950 !
Un vrai choc. Surtout quand on pense que des parents ont retrouvé "grâce" à ces photos la trace de leur enfant disparu.
A côté de ce travail de mémoire, fait par les différentes institutions (archives, associations, etc.), la littérature ou la peinture en Argentine sont encore très marquées par cette sombre période de l'histoire.
A lire par exemple : Le purgatoire de Toma Eloy Martinez ou Luz ou le temps sauvage d'Elsa Osario
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