dimanche 31 mars 2013

Contrepoint n° 9

 Les argentins les appellent "llamas" (et prononcent "chamas", ce qui fait le lien avec leurs cousins camélidés). On en trouve beaucoup dans le Nord-Ouest, broutant paisiblement dans la steppe ou attendant patiemment les visiteurs à l'entrée d'une halte, le long  d'une route poussiéreuse.
 Ils ont fait les beaux jours de l'empire Inca, transportant sur leurs échines, en caravane,  des  charges lourdes sur des centaines de kilomètres. Puis les Espagnols sont arrivés, apportant avec eux le cheval et la roue. Et le llama a perdu son importance.
C'est pourquoi son regard est lointain et sa moue dédaigneuse. Il vient avec majesté grignoter les quelques grains de maïs que lui tend le touriste et se laisse complaisamment photographier. Mais, attention, tous ceux qui ont lu Tintin et le temple du soleil savent ce qui arrive à celui qui se permet de traiter avec trop de familiarité  le noble animal : il lui crachera à la figure son mépris ! 

L'un des plus grand déserts de sel : Salinas Grandes

L'arrivée dans les Salinas Grandes depuis Salta, se mérite ...

 
Partis très tôt, la lune n'est pas encore couchée sur la Quebrada del Toro, encore une merveille
 L'ouvrage d'art qui soutient la voie ferrée du "train des nuages", dont l'expert était un élève d'Eiffel. Voilà pourquoi cela vous rappelle quelque chose. La construction de cette voie ferrée a demandé de nombreuses années (avec beaucoup de péripéties !) et beaucoup de compétences venues du monde entier. On dit qu'un certain Josip Broz y travailla comme contre-maître. Et oui, il s'agit bien de Tito !
Il a été transformé en train touristique dans les années 70. En ce moment il n'est plus en fonctionnement

Plus loin, une petite visite en passant dans le village de Santa Rosa de Tastil. 

Très piège à touriste avec son café "folklo" et les indiens "déguisés" en indien et attendant la photo, sans oublier son musée privé avec une momie inca !









 
L'étape de déjeuner s'est faite à San Antonio de Las Cobres (située à 3700 mètres d'altitude) et qui doit sa célébrité au fait qu'elle fut le terminus d'un "train des nuages" qui n'est plus en exploitation. Mais il y a un restaurant ! 
Après le déjeuner, notre guide nous a conseillé de marcher un peu dans la ville, avant de reprendre la voiture, pour nous acclimater à l'altitude (et on a été des fervents adeptes de la feuille de coca !) car la journée n'est pas finie...

Voilà le résultat ... Des décors "kitch" dans l'église, des rues poussiéreuses, des inscriptions politiques sur les murs, un charme particulier, mais on aime quand même !!!!

Après cette étape de San Antonio de Las Cobres, une route longue, longue, longue, dans la steppe quasi désertique, où des vigognes (sorte de petits llamas, mais sauvages) gambadent en troupeau. Et tout autour de nous, mais loin, loin, des montagnes et de temps en temps l'apparition d'un sommet enneigé.
Petit à petit, et pendant de nombreux km on voit aussi au loin, un trait blanc : c'est la Salinas Grandes.

 




Cet immense désert de sel, dans les contreforts de la Cordillère des Andes, se trouve à plus de 3 300 mètre d'altitude sur une surface presque carrée de 140 km2. Région souvent balayée par les vents... et pourtant cette saline est exploitée - très certainement dans des conditions éprouvantes - par les indiens de cette région, les Quetchuas. En face, on peut apercevoir un sommet enneigé, situé, lui à plus de 6000 mètres d'altitude. En dehors des touristes qui rivalisent d'ingéniosité pour faire des photos "facebook", un silence total sur cette immensité de sel dans laquelle sont creusées des sortes de piscines pour permettre l'extraction.



Une construction locale, sorte de café - mais pas en fonctionnement - toute en sel... y compris le mobilier à l'intérieur. Bof, intérêt très moyen !





 

Pour en repartir, route toute droite qui semble couper en deux la Salinas, pendant des km et des km. Puis, changement de décor total. La route monte, monte dans la montagne pour passer un col à plus de 4 000 m. On respire encore ! pas d'oppression particulière. Vive les feuilles de coca et un peu d'habitude....A noter qu'il fait encore chaud même à cette altitude



La descente vers Purmamarca, toute en lacet, nous laisse aussi pantois et.. heureux de ne pas être au volant !
 

Arrivée en bas avec les oasis : jardins d'arbres fruitiers, culture du maïs et de légumes.




Et ensuite, entrée dans Quebrada de Humahuaca. C'est beau !






 





















Fin de l'excursion qui s'est faite avec la fine équipe présente sur la photo prise à l'arrivée : 2 étudiantes française de l'Université de Buenos Aires et Alejandro, notre guide-chauffeur et heureux propriétaire du 4x4.

samedi 30 mars 2013

La quemadra de Cafayate ou de Las Conchas

Juste quelques photos de cette "si belle journée", après d'autres "si belles journées" qu'on décrira plus tard, faute de temps....
Départ de Cafayate où on était arrivé tard dans la soirée la veille, après une autre "si belle journée" dans les vallées calchaquiès.

Nous sommes le samedi de la semaine sainte. Et ici, ils sont plutôt pieux. Dès le mercredi saint, il y avait de monde plein la cathédrale de Salta (la ville principale de la région où nous nous trouvons). Sur la photo,à 9 h du matin, le début d'une sorte de chemin de croix, en fait des chants religieux et des lectures de textes, devant des petites tables installées tout autour de la place.



Après la visite d'une fromagerie tenue par le fils d'un très grand propriétaire de vignobles et qui diversifie ses activités depuis 2006, nous commençons ce périple dans la quebrada ou gorge. Et quelle gorge, qui se déploie sur une quarantaine de km.



Un festival de couleurs de ces montagnes, du aux différents minerais présents à cet endroit : cobalt, zinc, fer, etc.

Des petites plantes accrochées au rocher








Un arbre très courant dans cette région et qui a un tronc vert !








Entrée d'une grotte, avec une percée vers le ciel

 Et un peu plus loin, autre forme, autre couleur !




vendredi 29 mars 2013

Les vallées Calchaquiès


Départ aux aurores pour notre excursion, dont on n'avait pas d'idée précise sur son déroulement et organisation. Finalement, bonne surprise ! Nous n'étions que quatre + la guide prénommée Patricia, un peu francophone ! Mais plutôt tassés dans une grosse voiture même pas 4x4. Patricia nous dit avec humour que c'est le chauffeur qui compte et qu'elle fait 4x4 grâce à sa conduite experte.
Et nous voilà partis avec nos deux compagnons de voyage pour ces deux jours, Gauthier et Gabriel, 27 ans chacun et copains depuis le collège.
Direction les vallées Calchaquiès, le long d'une piste d'environ 330 km entre Salta et Cafayate, via Cachi.
On parle de vallées au pluriel, car" le rio Calchaqui emprunte plusieurs vallées très différentes" (source Le Routard)
On s'attendait à des paysages plutôt secs, mais au départ, il s'agit plutôt d'une vallée très verte, la vallée de Lermas. Tout au long de la journées, les paysages seront très changeants.
Arrive la Quebrada de Escolpe, par une route de plus en plus sinueuse et caillouteuse...
 
La vallée s'ouvre petit à petit sur de superbes montagnes vertes, rouges, jaunes, en fonction des minerais qui les composent. On ne le sait pas encore, mais ces couleurs ne nous quitteront plus de plusieurs jours, toujours dans des configurations différentes !

Ensuite, la route monte, monte vers la Cuesta del Obispo. 








Et là, on a assisté à un phénomène assez courant, c'est l'arrivée rapide des nuages, qui petit à petit couvrent la vallée... mais on est au-dessus. Magique ! 



Photo obligatoire à cet endroit !
Photo obligatoire à cet endroit !


La route arrive, après bien des lacets au point culminant de cet endroit, le col de Piedra del Molino à 3 348 m d'altitude. Paysage très impressionnant.





La route redescend et là, encore changement total de décor. On arrive sur la Cachi Pampa, grand plateau, particulièrement aride et semi-désertique. Végétation rase. Arrivée en fanfare de nos amis « cardons », sorte de cactus en forme de cierges et de candélabres. Ils sont présents par milliers. Il y a même un Parc National de « los Cardones ». Qui dit Parc, dit explications. On y apprend que les cardons « bébé » doivent leur survie à une plante qui les protègent de la chaleur avec ses feuilles. Ils puisent l'eau par un double jeu de racines, en profondeur et presque en surface. Ensuite, ils grandissent d'un à 5 cm par an. C'est dire que la plupart sont multi-centenaires... La route qui traverse cette zone a un nom charmant, la Recta Tin Tin..


Une halte bienvenue à Payagasta et un déjeuner dans une charmante petite auberge (la seule de la route sur des dizaines et des dizaines de km) où on a mangé de la délicieuse chèvre grillée !



Culture de la vigne et du piment dans cette région. 

Confessionnal en cardon








Charmant petit village de Cachi, avec sa place de l'église, ses jolies maisons blanches et boutiques d'artisanat local.... Un peu trop de monde ce week-end de Pâques, mais on imagine bien le bonheur que ce doit être quand le plus gros flot de touristes est parti, 







On continue notre piste, pour retrouver la "mythique Ruta 40" (qui va de Bolivie à Uhuaïa sur plus de 4000 km). Mais on est toujours sur de la terre et des cailloux. La route est jalonnée de quelques villages qu'on traverse rapidement ou qu'on voit de loin, accrochés à la montagne.



 On s'arrête un moment à Los Molinos et ses maisons blanches ou en pisé et surtout une très jolie église du XVIIè – San Pedro de Nolasco - avec du mobilier en cardon et son chemin de croix tissé en laine. 





En face, un hôtel « de charme », installé dans la maison du dernier gouverneur de la région. 
Maison coloniale avec un patio et les chambres autour. On avait bien envie d'y rester passer quelques jours...


Au passage, dans la rue, une porte en angle, ou des roses trémières