Contrepoint n°8
Dans sa bouche, reviennent souvent les mots "amor", "corazon", "muerte". La question la plus banale "A donde vas ?" (où vas-tu) se transforme en un réquisitoire plein de tristesse passionnée. Chemise blanche ouverte jusqu'au milieu de la poitrine cachant à peine un début d'embonpoint, cheveux qui recouvrent le col, le chanteur de tango s'approche du micro. Sa voix est douce, tranquille, un murmure plus qu'une chanson. Puis elle enfle, monte dans les aigus, prend de la puissance.
Les mains s'ouvrent et se ferment selon un rituel : doigt tendu, menaçant ou vengeur, poing qui se ferme de rage ou de colère, bras qui s'ouvrent en direction de la bien-aimée, main posée sur le coeur pour montrer tout l'amour qu'il contient...
La chanson se termine, la lumière inonde la scène, le chanteur de tango s'incline devant son public et son salut est un remerciement devant un hommage qui lui est naturellement dû.